Difficile d’imaginer l’inimaginable n’est-ce pas ? D’abord ridicule, puis dangereux et enfin évident. Toutes les révolutions passeraient par ces 3 étapes d’après Idriss Aberkane (et formalisé par Schopenhauer avant lui). En témoigne un documentaire avant-gardiste de l’INA des années 1980 soulignant que le phénomène du télétravail touchait une dizaine de personnes dans les années 1980, mondialement popularisé 35 ans plus tard.
Et s’il en était de même avec la transition écologique ? Anna et Julien vous proposent une chronique en 3 temps pour vous inciter à faire un vrai pas de côté, pour que les scénarios « utopistes » d’aujourd’hui deviennent plus rapidement réalité !
1- Plus de 50 Villes en transition. Ce processus en 3 phases (ridicule, dangereux, évident) s’applique aussi au concept de « villes en transition » proposé par Rob Hopkins en 2004, cet enseignant britannique en permaculture initiateur du concept de transition écologique. 17 ans plus tard, ce modèle est devenu une réalité dans plus de 50 villes, un mouvement de résilience en pleine expansion présent maintenant dans 25 pays.
Pour se projeter concrètement dans ces villes en transition, Anna partage « la fresque de la renaissance écologique » , un outil pédagogique d’intelligence collective utilisé dans les écoles d’ingénieurs de l’Institut Mines-Tétécom mais aussi dans le primaire et le secondaire.
2- Des rêves lucides pour faire un pas de côté. Stephen Laberge, neuroscientifique pionnier des rêves lucides, découvre en 2018 que le rêve lucide est en fait plus proche d’une perception vécue que de l’imaginaire. Impensable mais pourtant démontré ! Anna partagera sa propre expérience et les travaux de Laberge pour apprécier vous-mêmes la différence entre imaginaire et perception vécue. Julien vous incitera à pratiquer les rêves lucides pour développer des scénarios désirables !
3- Décentrage : L’homme au cœur de la nature et non en dehors ! Enfin la chronique s’ouvrira sur les bandes dessinées rafraichissantes du chercheur en cognition Alessandro Pignocchi. Il réalise il y a quelques années que « la nature n’existe pas », cette séparation entre les humains et les autres êtres vivants étant une construction occidentale récente et nuisible. Pour partager sa vision des choses, il dessine les 3 tomes de « Petit traité d’écologie sauvage » une oeuvre efficace qui propose aux lecteurs de faire un vrai pas de côté en se mettant dans la peau d’un anthropologue Jivaros (indiens de la région de la Montana) qui étudierait un village occidental qui aurait survécu à la transition. Alessandro propose d’envisager un monde dans lequel le rapport des humains à la nature serait transformé pour de nouveau en faire pleinement partie.
La transition, c’est vivre une révolution de l’imagination
Rob Hopkins
Références et pour aller plus loin
- Laberge, 2018a: Rêves lucide s plus proche de la perception ou de l’imagination ?
- Baird, 2019: Revue – la neuroscience cognitive des rêves lucides
- De Macedo, 2019: Mes rêves, mes règles : les rêves lucides peuvent-ils traiter les cauchemars ?
- Sapiens d’Yuval Noah Harari
- Le Samouraï virtuel de Neal Stephenson
- Science fiction et nouveaux récits, « répertoire des possibles » des 3 lauréats du concours de nouvelles SF de l’Académie des technologies
- Blog d’Alessandro Pignocci, notamment sur les élections présidentielles
- Le hub des villes en transition
- Attrape-songes, forum des rêveurs lucides
- La Renaissance écologique, une fresque pour réinviter la ville durable.