Plus de 100 ans après le début de la recherche scientifique sur l’attention, ce phénomène est toujours l’un des sujets les plus importants des neurosciences cognitives et cliniques : pas moins de 10 000 articles scientifiques publiés dans les 5 dernières années et portant le mot « attention » dans le titre peuvent être trouvés sur le moteur de recherche PubMed.
C’est colossal, et pourtant, peu de consensus scientifique sur sa nature n’a vraiment été acté. Les études portent sur tous les niveaux d’organisation, depuis la cellule neuronale jusqu’aux réseaux cérébraux, en les corrélant aux données psychophysiques, grâce à une variété de techniques, de l’électrophysiologie à la modélisation informatique en passant par l’imagerie fonctionnelle.
Selon les modèles scientifiques encore débattus aujourd’hui, l’attention peut être définie comme un état de vigilance, un filtre sélectif, une ressource en quantité limitée, un enchainement de processus cognitifs, un processus neuronal spécifique ou encore des réseaux de connectivité.
Côté grand public, alors que la société de consommation nomme souvent l’attention « notre temps de cerveau disponible[1] » et se démène pour s’en accaparer, beaucoup pensent que l’attention est un phénomène maitrisé car connu de tous. Rappelons toutefois qu’Edward B. Titchener, un éminent psychologue qui formula les 7 lois fondamentales de l’attention en 1908, l’appelait déjà « le nerf de tout le système psychologique », et rappelons aussi l’importance des revenir aux études scientifiques pour permettre de mieux définir ce qu’est l’attention.
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[1] En 2004, le président de TF1 avait avoué publiquement « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible », terme repris ensuite à maintes reprises.